Éditions GOPE, 240 pages, 13x19 cm, 17.85 €, ISBN 978‐2‐9535538‐8‐8

dimanche 27 janvier 2013

Bangkok Noir traduit en français



Dirigée par l’excellent Christopher G. Moore, cette anthologie de nouvelles noires réunit plusieurs pointures internationales du roman policier et du thriller : John Burdett, Colin Cotterill ou encore Stephen Leather. À leurs côtés prennent place les inoxydables gloires de la fiction bangkokienne, telles que Dean Barrett ou Collin Piprell, ainsi que deux auteurs thaïlandais (une première !). On y retrouve en particulier Tew Bunnag, l’auteur du lumineux After the Wave, publié à Bangkok en 2010 par Mettavisions.

L’intérêt premier de Bangkok Noir est de présenter une cartographie inédite de la ville. Douze auteurs, tous fins connaisseurs des allées et contre-allées de la Cité des Anges, donnent à voir l’envers du décor au pays du sourire. De fait, l’ouvrage pourrait se glisser sans dépareiller (à la photo de couverture près) dans la prestigieuse série des « villes noires », initiée par Akashic Books aux États-Unis et reprise par Asphalte en France.

Si cette anthologie aligne une savoureuse galerie de dingues, de durs et de paumés, elle propose aussi une intéressante diversité de genres : enquête classique, récit introspectif, univers fantastique, etc. Cette diversité est, certes, le reflet des sensibilités très contrastées des nouvellistes réunis par Moore mais, peut-être et surtout, du potentiel fabuleux d’histoires que peut générer cette ville. C’est l’un des mérites de Bangkok Noir que d’avoir su le montrer.

Mais le noir ne serait pas du noir s’il ne revenait pas toujours à son essence propre, ici pour Bangkok, à une culture propice au déchirement, entre matérialisme exacerbé et croyances locales. Pour le dire à la façon de Moore dans son éclairante préface : « J’aime considérer le noir comme le produit de contradictions et de désillusions qui condamnent les êtres à vivre sans espoir de les atténuer jamais. Peu importe alors qu’ils luttent, car ils ne s’en sortiront pas. »

Vittorio Illustrato, août 2012
http://maddogs123.blogspot.ch

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Vittorio Illustrato est l'un des vingt auteurs de Léman Noir, une anthologie de nouvelles inédites qui ancre la tradition littéraire du noir au cœur de la région lémanique.

http://www.bsnpress.com/cat-leman_noir.html

dimanche 20 janvier 2013

« Bangkok noir » – Collectif (Gope) – de bien noires nouvelles




 MUAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Quel plaisir de retrouver Christopher G. Moore ! Et c’est d’ailleurs ce qui m’a fait choisir, dans ma PAL qui déborde, Bangkok noir. Je connais moins ou pas les autres auteurs des nouvelles de ce bouquin, mais si Christopher G. Moore a accepté de mettre ses textes au milieu des leurs, alors ok, je prends.

Alors nous voilà, grâce aux très belles plumes de ces chers auteurs, transportés à Bangkok. Surpopulation, criminalité, prostitution, manipulation, trafic d’armes/de drogues, tout est réuni pour faire de la ville le décor de ces nouvelles qui s’apparentent pour certaines à des thrillers, qui pour certaines utilisent les ressorts du paranormal, dont certaines s’attachent à décrire spécifiquement la société thaïlandaise elle-même (et ses conséquences pour le public non averti), d’autres les relations entre les farangs et leur pays d’adoption, … . Intéressant de voir à quel point ces auteurs (et la plupart des traducteurs – qu’il convient de saluer en passant) maitrisent leur sujet : plus qu’y vivre/travailler, ils ont acquis avec le temps et l expérience une connaissance de la ville, de ses activités souterraines et de ses tractations officielles, de ses travers, de ces beautés. Parmi une population si dense qu’elle en fait devenir claustrophobe certains étrangers, ils mettent tous en scène des habitants de la ville, avec des variantes : des étrangers qui comprennent ce qu’ils vivent mais n’ont pas de prise dessus, des étrangers dépassés par les événements et qui tentent de s’accrocher aux branches, des locaux qui se font piéger par leur ville, des gangsters qui voulaient profiter du système et finalement rattrapés par lui, … La ville est omniprésente, dangereuse, source de chances et de revers, de tromperies et d’amours.

Bangkok noir n’est pas « du noir pour du noir », mais une façon pour ces auteurs, via leur art, de faire découvrir une ville et une culture dont ils sont tombés amoureux et dont ils côtoient les différentes facettes. Et quand en plus cette ville leur donne tant et plus de matière pour le faire, c’en devient un véritable plaisir pour le lecteur.

Sweetie
http://www.unwalkers.com/bangkok-noir-collectif-gope-de-bien-noires-nouvelles